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CE QUE J'AI APPRIS DES LAMAS THIBETAINS

PRENDRE CONSCIENCE

Lorsque nous souffrons, nous pouvons avoir tendance à ne considérer que notre cas personnel en oubliant les autres, mais notre souffrance est source d'enseignements car nous prenons conscience que face à la souffrance tous les êtres sont égaux et également démunis

Et puisque nous souffrons tous un jour ou l'autre, pouvons-nous nous permettre d'oublier les autres pour ne nous préoccuper que de notre cas individuel ?

Puisque nous sommes dépendants de l'ensemble des êtres pour notre bonheur, serait-il juste d'attendre d'eux qu'ils contribuent à celui-ci et ne plus se préoccuper d'eux ensuite ?

Nous dépendons de l'ensemble des êtres pour obtenir notre nourriture, pour notre habillement, pour notre logement, nos distractions, notre éducation, notre santé, aussi notre activité doit-elle s'accomplir pour le bien de l'ensemble des êtres et non pas pour satisfaire des buts personnels.

Et cette activité que doit-elle être ?

Elle doit être l'étude du mode de fonctionnement de notre esprit, de sa transformation, de son développement. Bien sûr, certains peuvent penser que voilà une activité bien égoiste de ne s'inquiéter que de son propre développement spirituel !

Mais un aveugle peut-il valablement aider d'autres aveugles et leur montrer le chemin ?

Avant de pouvoir être à même d'aider valablement nos frères et soeurs êtres conscients, il faut avoir soi-même un esprit libre de facteurs mentaux négatifs et perturbateurs tels que la cupidité, l'ignorance, la soif de pouvoir, le désir de bonne renommée, la colère, etc...

Et tout en étudiant, nous pouvons aider les êtres qui souffrent, dans la mesure de nos moyens, dans la limite de nos facultés intellectuelles et physiques, étant conscients que nous n'allégeons que de façon temporaire cette souffrance, les causes primordiales n'étant pas éliminées.

Avant d'étudier et de pratiquer ces méthodes de transformation de l'esprit enseignées par le Gourou Bouddha Shakyamouni, il faut d'abord désapprendre.

Désapprendre tout ce que nous, occidentaux, croyons savoir du monde et de l'esprit, oublier tous nos préjugés et préconceptions, ouvrir notre esprit à des idées et concepts nouveaux, et les étudier sans à priori.

Notre civilisation occidentale matérialiste est basée sur la satisfaction des désirs et l'impresssion fausse que nous pouvons obtenir un bonheur durable par l'accumulation de possessions matérielles, jointe à une autre conception erronée, celle de notre permanence et de celle des biens acquis. Or nous savons tous très bien que l'acquisition de biens matériels ne nous apporte aucune satisfaction durable, que bien au contraire cela est aussi souvent source de désagréments plus importants qu'auparavant; nous savons tous très bien également que ces mêmes biens de consommation ne dureront pas éternellement. De plus même si certains de ces biens sont appelés biens de consommation durables et qu'ils durent effectivement quelques années ou de décennies, c'est nous qui devrons les quitter le jour de notre mort

Un docteur en philosophie bouddhiste tibétain (geshé Ngawang Dhargyey) disait : "si le matin nous ne pensons pas à la mort, la matinée est perdue. Si l'après-midi nous ne pensons pas à la mort, l'après-midi est perdu. Si le soir nous ne pensons pas à la mort, la nuit est perdue".

En effet, si nous consacrons notre vie entière à la satisfaction de nos désirs immédiats, le jour où nous quitterons le présent corps, nous perdrons tout, car nous ne pourrons rien emporter avec nous; par conséquent nous aurons perdu notre vie entière et gâché une chance rare, inestimable, d'avoir pu développer notre esprit et de le purifier de toutes ses délusions

Puisque nous ne pouvons échapper au fait d'avoir à quitter un jour ce corps, puisque nous ne pourrons transférer d'une vie à l'autre qu'un ensemble de connaissances et d'impressions acquises durant cette vie (ce que l'on appelle le karma), il nous faut donc cesser d'utiliser notre énergie inutilement pour nous consacrer uniquement à la purification de notre courant de consciences, à l'élargissement de notre champ de conscience, au développement des qualités présentes en tout être telles qu'amour, compassion et sagesse.

Une autre illusion à éliminer est celle d'incapacité. Nous sommes tous capables de nous transformer, d'étudier, de méditer, de lutter contre nos tendances négatives, car tous les êtres ont également le potentiel de bouddhéité. Si notre détermination est assez grande, notre désir de modifier la situation assez grand, aucun obstacle ne saura subsister très longtemps.

Aucune situation, agréable ou désagréable, ne dure éternellement, par conséquent nous devons saisir l'opportunité que nous avons présentement de pouvoir atteindre les sommets de l'expérience humaine, et d'en faire bénéficier l'ensemble des êtres.

Pour résumer, les points que nous devons conserver présents quotidiennement en conscience sont :

  1. la chance inestimable et rare de pouvoir vivre en qualité d'être humain, libre de tout empêchement de la bonne compréhension de messages nous parvenant grâce à l'univers physique dans lequel nous nous mouvons
  2. le risque constant de voir cette situation favorable cesser, soit par maladie, soit par accident
  3. l'impermanence de toute situation
  4. l'interdépendance de tous les phénomènes

Puisque chaque situation donnée représente un ensemble d'une multitude de facteurs, de causes, il nous est donc possible de les modifier en modifiant l'un d'entre eux; et sur lequel pouvons-nous influer le plus facilement ? sur nous-mêmes.

Si nous modifions notre attitude, notre comportement, notre façon d'envisager le monde, nous modifions par là même l'ensemble des situations que nous rencontrerons

Si nous envisageons l'état d'un être sous l'emprise de la colère, que constatons nous ? Cet être n'a plus aucun contrôle de lui-même, la paix de son esprit est complètement annihilée et seul lui-même souffre de ce manque de contrôle de soi. Par conséquent, laisser s'exprimer des facteurs mentaux négatifs tels que la haine et la colère n'apporte aucun apaisement, aucune solution à nos problèmes et bien souvent ne fait que les aggraver.

Lorsque deux personnes qui ne se sont pas vues depuis longtemps se retrouvent, bien souvent elles se félicitent en se disant qu'elles n'ont pas changées, et malheureusement l'esprit ne change pas très rapidement. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons vécu un nombre incalculable de vies, d'expériences différentes; aussi longtemps que nous n'aurons pas réalisé que nous vivons dans un monde d'illusions, de chimères, nous continuerons à faire expérience sur expérience, jusqu'à ce que nous connaissions vraiment ce qu'est le mode de fonctionnement de notre courant de consciences, la façon de le transformer et d'éliminer toute ignorance et toutes illusions de celui-ci

Certains êtres réalisés se souviennent de leurs vies passées et il existe une nombreuse littérature à ce sujet, notamment un livre écrit par un Lama thibétain (Kyongla Rato Rimpotché : my life and lives). Après avoir médité sur cette question il devient évident qu'il ne peut en être autrement, que, de même façon que nous savons que le soleil est dans le ciel, même si nous le voyons pas, de la même façon nous pouvons parvenir à la certitude de la re-naissance sans avoir le souvenir de nos vies passées.

Puisque nous avons vécu un nombre incalculable de vies, il en découle que les êtres rencontrés aujourd'hui ont forcément été un jour notre père, notre mère, frère ou soeur, etc....

Puisque ces êtres rencontrés ont eu pour nous l'infinie gentillesse d'un père ou d'une mère, qu'ils se sont occupés de notre éducation pendant de nombreuses années, nous ne pouvons avoir envers eux qu'un sentiment d'amour, de gratitude, et éprouver l'immense désir de leur apporter le bonheur et de les libérer de la souffrance.

Puisque chaque être rencontré a un jour été notre père ou notre mère, il ne peux donc plus y avoir d'ennemi, d'étranger, chacun des êtres nous devient un ami précieux dont la perte serait immensément déplorable.

Puisque ces êtres ont été nos mères, comment pourrions-nous les laisser mourir de faim dans les camps éthiopiens ou soudanais, comment pourrions nous les laisser végéter dans les camps de réfugiés en Thailande, Malaisie, etc... Comment pourrions nous rester indifférents devant la souffrance des Afghans délogés de leur pays par les bombes au phosphore, comment pourrions-nous les laisser s'entretuer dans les guerres civiles ? Chacun d'entre nous porte sa part de responsabilité par un manque d'intérêt, par une attitude de laisser faire, l'abandon à un sentiment d'impuissance devant des évènements d'une telle ampleur.

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Dernière modification: 16 mars 2014


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